Les plateformes en ligne bientôt contraintes à dévoiler une partie de leurs critères de classement ?
Les plateformes en ligne comme les sites de e-commerce, les App Stores et les moteurs de recherche pourraient être contraints par l’UE de faire preuve de plus de transparence quant à leurs critères de positionnement dans les résultats de recherche, a dévoilé l’agence de presse Reuters. Le nouveau règlement vise essentiellement à protéger les utilisateurs professionnels de ces plateformes en l’absence de mécanismes de recours efficaces. Décryptage !
Protéger les utilisateurs professionnels des risques d’iniquité
Les moteurs de recherche en ligne et les plates-formes génèrent la grande majorité du trafic Internet pour les grandes entreprises et les PME. Selon la Commission Européenne, la position actuelle des plates-formes en ligne en tant qu’intermédiaires des relations commerciales avec les clients leur permet de s’engager dans des pratiques commerciales déloyales qui peuvent causer un préjudice économique important aux entreprises qui les utilisent. Selon l’UE, 46% des utilisateurs professionnels de ces plateformes ont noté des difficultés dans leurs relations avec ces prestataires, 21% rencontrent ces problèmes de manière fréquente et 75 % des « gros » utilisateurs (ceux qui génèrent plus de 50 % de leur chiffre d’affaires par l’intermédiaire d’une plateforme en ligne) sont très susceptibles de les connaître.
Dans ce cadre, cette proposition vise à remédier aux pratiques commerciales potentiellement préjudiciables et à l’absence de mécanismes de recours efficaces pour protéger les petites entreprises qui les utilisent pour atteindre leurs clients. Ainsi, les opérateurs de moteurs de recherche, les app-stores et les sites de e-commerce comme eBay devront spécifier les paramètres qui déterminent et justifient le classement, comme les signaux spécifiques intégrés dans les algorithmes et les mécanismes d’ajustement ou de rétrogradation.
Vers un positionnement plus transparent ?
Selon cette proposition, les plateformes en ligne devraient respecter un délai de préavis d’au moins 15 jours pour modifier leurs conditions générales et fournir aux professionnels une description personnalisée des raisons pour lesquelles elles ont été radiées ou suspendues. Les plateformes concernées ne seront pas dans l’obligation de divulguer leurs algorithmes, mais devraient expliquer comment et dans quelle mesure les mécanismes de classement tiennent compte de la qualité des produits et des services offerts.
Dans le cas où ces entreprises disposent de leurs propres sites en concurrence avec d’autres entreprises sur leurs plateformes, leurs conditions générales doivent inclure une description et une justification de tout traitement préférentiel qu’elles accordent à leurs propres services, notamment en matière d’accès aux données des consommateurs et de classement.
Quels bénéfices pour les utilisateurs et le web ?
Bien que la proposition ne concerne qu’indirectement les consommateurs, ceux-ci sont susceptibles de bénéficier de ces nouvelles dispositions. En améliorant la confiance, la prévisibilité et la sécurité juridique dans l’environnement commercial en ligne, l’utilisation de plateformes en ligne devrait entraîner une augmentation du nombre des entreprises du domaine et du besoin en métiers du web. Cela devrait également permettre d’élargir le choix et les services offerts aux consommateurs, d’accroître la concurrence entre les entreprises en ligne, d’améliorer la qualité et de réduire les prix des biens et services offerts aux consommateurs.