L’évolution des réseaux sociaux à travers les requêtes Google
Profondément enracinés dans la culture populaire, fortement ancrés dans nos habitudes et indissociables de l’action même de se connecter, certains réseaux sociaux semblent désormais inamovibles, et brillent par une longévité record dans un secteur où la volatilité se mêle aux effets de mode pour un turnover impitoyable. Et pourtant… L’Histoire 2.0 a souvent fait état des caprices du web, dont la dernière victime fut sans doute l’agonisant MySpace. Si l’échappée du duo de tête ne semble pas menacée outre mesure, il reste intéressant de comparer les performances des uns et des autres, et de rendre compte de l’évolution des réseaux sociaux, tant sur le plan temporel que sur le plan « concurrentiel ». L’indicateur « nombre d’utilisateurs » a longtemps été avancé pour analyser les performances des réseaux sociaux. Pour cet article, nous privilégierons l’outil Google Trends, plus pertinent, mais aussi moins sujet aux exagérations à but commercial. Décryptage…
Facebook et les autres
En dépassant récemment le seuil symbolique du milliard d’utilisateurs en une journée, Facebook a fini de creuser l’écart avec ses concurrents pour s’installer définitivement dans le fauteuil du leader incontesté et incontestable. Néanmoins, en termes de croissance des requêtes des internautes, Google Trends rend compte d’un certain ralentissement à partir de 2013, après une période exceptionnellement faste qui aura duré de la date de création du réseau à fin 2011. Naturellement, la domination de Facebook devient un euphémisme lorsque son évolution est mise en perspective avec celle des autres réseaux. En effet, le volume des requêtes « Facebook » sur Google dépasse largement celles de tous les autres réseaux sociaux combinés, et la différence d’échelle de la représentation graphique réduit les courbes concurrentes à de vulgaires lignes aplaties.
Le tabou G+, l’incontournable Twitter et la surprise Instagram
L’analyse des performances enregistrées par les concurrents de Facebook soulève encore une fois ce que certains appellent le « tabou Google+ ». Ridiculement désert, le réseau social n’a pour lui que ce petit pic qui a accompagné sa création, bénéficiant d’une campagne pub offensive qui le positionnait alors comme celui qui détrônera le fameux réseau bleu. Twitter semble par contre bien ancré dans les habitudes sociales des internautes, et suit curieusement la même tendance que Facebook : une croissance exponentielle entre la création et 2012, une stabilisation liée à la maturité du réseau, puis une baisse progressive depuis la mi-2013. Instagram, au bord du gouffre pendant les premiers 18 mois de son existence, semble tirer son épingle du jeu depuis son rachat par Facebook. Depuis Avril 2012, l’intérêt ne semble pas faiblir. Pour les années à venir, il faudra certainement compter avec le boom de la « génération Z » des réseaux sociaux, porté par Pinterest, Snapchat et WhatsApp.