Les objets connectés : un gouffre énergétique ?
Une étude réalisée par le cabinet IoT Analytics a mis en lumière l’essor impressionnant des objets connectés dans le monde : de 5,9 milliards en 2017, leur nombre est passé à 7 milliards en 2018, et on les estime à 21,5 milliards en 2025 ! Un chiffre impressionnant, révélateur d’une réelle dynamique, mais qui pose également certaines questions. En effet, si l’un des objectifs de l’IoT est de réaliser des économies d’énergie, l’envers de la médaille est paradoxalement une consommation énergétique conséquente. A l’occasion de la journée mondiale du recyclage qui s’est déroulée le 18 mars, WIS met la lumière sur cette technologie et son bien-fondé.
L’essor du marché des objets connectés
Thermostats, télévisions, petit ou gros électroménager… La domotique en général séduit de plus en plus, notamment pour le confort qu’elle offre, mais aussi les économies réalisées par un meilleur suivi et un contrôle optimal et en temps réel de la consommation. Ainsi, le marché français des objets connecté affiche une croissance plus que dynamique (+ 33% en 2017), avec un chiffre annuel de plus d’un milliard d’euros (étude du Cabinet GfK).
Dans le détail, on retrouve un engouement notable pour les wearables, montres et bracelets connectés, qui enregistrent une progression de 16%, avec 1,6 million de produits vendus en 2017. Le marché de l’e-santé n’est pas en reste, puisqu’avec quelques 180 000 appareils connectés vendus en 2017, il affiche une croissance de 57% de ses ventes. Mais c’est bien la maison connectée, smart home, qui remporte les suffrages, représentant 57% des ventes de l’IoT : on compte 2,9 millions d’objets connectés, enregistrant une croissance de 42%, les 3 produits les plus plébiscités étant :
- les thermostats intelligents (+76% entre 2016 et 2017) ;
- l’éclairage intelligent (+126%) ;
- la climatisation connectée (+402%).
Les 78% des consommateurs qui ont fait part de leur ressenti trouvent que la maison connectée est un concept assez ou très intéressant. Les marques ont bien cerné les enjeux de ce marché, le géant Samsung a d’ailleurs précisé que la totalité de ses appareils seront connectés d’ici 2020.
Economie et dépense énergétique, un équilibre encore à trouver
L’un des avantages des objets connectés est la gestion maîtrisée qui se traduit, entre autres, par d’importantes économies d’énergie, faisant ainsi le bonheur des adeptes de la consommation responsable. Toutefois, il apparaît que les économies réalisées ne compensent pas encore les dépenses énergétiques inhérentes à ces appareils. En effet, si l’IoT connait de grandes avancées technologiques, on constate une nette baisse d’autonomie de ces appareils, notamment du fait d’une connectivité constante, nécessitant une utilisation de serveurs ou de routeurs, ou encore le besoin de recharger les batteries plus souvent, voire de les garder constamment branchés. Ainsi, l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) avait mis en avant, dès 2013, le fait que les appareils connectés au niveau mondial consommaient annuellement 616 TWh, incluant 400 TWh seulement pour les maintenir en veille, le reste pour assurer la connectivité réseau afin de garantir le transfert de données ! Un chiffre effarant, bien supérieur à la consommation électrique de certains pays. Pour exemple, cela équivaut à la consommation de la Finlande et du Canada réunis. Les appareils consommeraient donc quasiment autant en veille qu’en étant connectés.
Comment alors pallier ce gouffre énergétique, au vu de l’évolution massive du nombre d’objets connectés dans les années à venir ? Il faut commencer par revoir l’intérêt d’une connectivité permanente, et envisager des connexions ponctuelles et à faible consommation afin d’optimiser le transfert de données. Le nombre de capteurs présents est également une piste à étudier, tout comme les fonctionnalités et données, qui ne sont pas forcément les mêmes selon les objets et les besoins du consommateur. Enfin, le mode veille est un point crucial à prendre en compte, pour assurer une maîtrise de cette consommation d’électricité.
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